Témoignages - Réflexions sur un sujet ...

Webinar James Gusella sur l'âge des symptômes

Message par Piano » 03 déc. 2019 20:34

Bonsoir à tous.

Pour ceux que cela intéresse, j’ai écouté le webinar du 19/11/19 de James Gusella sur le site de l’association Huntington Etats-Unis, (HDSA). Pour ceux qui ne le connaissent pas déjà, il est parmi d’autres qualifications, Professeur de Neurogénétique à Harvard et Directeur du Centre de Recherche de Génétique Humaine à l’Hôpital Principal au Massachussetts. Il a fait partie des équipes américaines qui ont découvert le gène en 1993. Sa présentation s’intitule « Nouveaux éléments sur l’âge où apparaissent les symptômes dans la MH à partir des études génétiques familiales » (New Insights on Huntington’s Disease Age of Onset From Genetic Studies of HD Families).

Le résumé ci-dessous n’est pas exhaustif mais donne des indications.
Par ailleurs, je dis ce que j'ai compris, il se pourrait que je me trompe dans ma compréhension et si jamais c’était le cas, merci auparavance de m’en excuser à tous et de me le dire pour ceux qui le verrait.

Son travail tient compte d’anciennes et récentes études (…Cohorte, HSG, Enroll etc.)..
Il fait une compilation sur 9000 personnes. Et pour lui ce qui est important c’est de voir comment cela se passe chez les personnes réelles. C’est plus intéressant pour lui, si je comprends bien, que d’aller créer une souris génétiquement modifiée avec un cerveau différent de l’être humain. Ce qui compte ce sont les variations génétiques dans les personnes humaines beaucoup plus que dans les cerveaux d’animaux qui ne sont pas directement transposables.

Ses études ne peuvent pas avoir une valeur de diagnostique individuel mais sont une extrapolation globale quand on fait la somme de 9000 personnes ensemble.

L'âge d’apparition des symptômes dépend à 60 % de la longueur des CAG. Mais il y a énormément de variations d’âge. Il y a donc 40% de l’âge d’apparition qui ne peut pas être expliqué par les CAG.

Ainsi, pour un même CAG, 42 par exemple, par rapport à l’âge moyen d’apparition, cela peut se produire selon les personnes 20 avant ou 20 ans après. Donc il y a d’autres facteurs qui jouent.

Pour 20 %, cela dépend de facteurs génétiques qui sont des modificateurs génétiques.
Et les 20 % restants, ce sont d’autres facteurs, tel environnement, chance ou facteurs inconnus jusqu’à présent. On ne sait pas vraiment.

Les CAG ont un niveau de départ. Puis ils augmentent en taille dans les cellules somatiques et notamment les neurones. C’est un phénomène d’instabilité génétique. Au départ, ils ne sont pas toxiques, d’où le délai d’apparition des symptômes.
Une fois que la taille des CAG est assez grande dans les neurones, il y a un effet de seuil qui est atteint. Les neurones ou tissus cérébraux commencent à être détruits et c’est la manifestation de la maladie.

Les modificateurs génétiques peuvent accélérer l’arrivée à cet effet de seuil ou la retarder. Ces modificateurs se trouvent sur tout le génome. Voir même le génome de l’allèle non -porteuse.

Ces modificateurs sont connus pour la plupart dans le cadre de la réparation de l’ADN. Ils sont forcément présents chez ceux qui sont porteurs puisqu’ils modifient l’âge des symptômes.

Ce n’est pas seulement une quantité de CAG mais une association avec ces modificateurs qui peut donc jouer. Si des effets favorables étaient décelés, une fois amplifiés, ils pourraient alors créer un processus thérapeutique.

Une question est posée concernant le lien entre les modificateurs génétiques et la « progression » de la maladie, une fois celle-ci commencée. Le mot progression en lui-même est sujet à caution. De quoi parle-t-on exactement ? La présentation concerne l’âge d’apparition des symptômes, jusqu’à ce que la maladie se manifeste. Néanmoins ces études sur 9000 personnes étudient également l’évolution en terme moteur et cognitifs une fois la maladie commencée avec des indicateurs très précis. Il apparaît que le rôle des CAG est beaucoup moins important qu’avant l’apparition des symptômes. Donc ce sont d’autres facteurs qui jouent. Et l’étude des modificateurs génétiques va être faite. Des études seront réalisées dans le domaine puisqu’ils suivent les personnes dans le temps. A suivre.

James Gusella dans une autre conférence disait que comme il y a des différences d’âge d’apparition dans la MH, la thérapie est peut-être dans la nature. Il "suffit" de la trouver. Il met cela en œuvre à son niveau concrètement avec les chercheurs et les familles concernées.

Tout cela pour dire qu’il y a beaucoup de recherche et d’espoir avec également les essais cliniques en cours.

Bon courage à tous.

https://hdsa.org/hd-research/hd-research-webinar-series/new-insights-on-huntingtons-disease-age-of-onset-from-genetic-studies-of-hd-families/

Re: Webinar James Gusella sur l'âge des symptômes

Message par julien 34 » 04 déc. 2019 17:12

merci de nous informer

Re: Webinar James Gusella sur l'âge des symptômes

Message par Piano » 27 déc. 2019 19:17

Bonsoir à tous

Pour tous ceux que cela intéresse, en complément de mon message précédent, pour être encore un peu plus complet par rapport à ce qu’avait dit Gusella dans sa conférence, après avoir lu HD Buzz (https://en.hdbuzz.net/271) ainsi que le rapport HDSA sur l’activité 2019 (https://hdsa.org/wp-content/uploads/2019/11/HDSA-The-Marker_2019.pdf).
La grande majorité des personnes atteintes de MH ont un certain type d’irrégularité génétique vers la fin de leur répétition de CAG, un CAA. CAA et CAG sont pareils par rapport à la création de la huntingtine.

La représentation est ainsi pour la majeure partie des personnes porteuses :

CAG-CAG-CAG- ….. CAG-CAA-CAG

Comme cela ne change pas vraiment la protéine huntingtine, les chercheurs et médecins ne savaient pas que c’était important jusqu’à maintenant.

Très rarement, cette irrégularité de la CAA se produit deux fois (pour environ 1 personne sur 100 avec MH).

CAG-CAG-CAG- ….. CAG-CAA-CAG-CAA-CAG

Chez ces personnes, les symptômes ont tendance à se produire plus tard dans la vie.

Encore plus rarement, l’irrégularité de la CAA est absente (pour environ 1 personne sur 300 avec la MH).

CAG-CAG-CAG- ….. CAG-XXX

Pour ces personnes, les symptômes ont tendance à se produire plus tôt.

Il s’agit donc d’un modificateur génétique qui influence l’apparition de la MH.
Ce n’est pas un outil de diagnostic individuel mais ce sont des constatations globales.

Bon courage à tous et si possible bonnes fêtes de fin d’année.

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