La transmission et le diagnostic de la maladie de Huntington

La transmission de la maladie de Huntington, maladie génétique, dépend d'informations “codées chimiquement” dans une substance appelée “acide déoxyribonucléique” ou ADN, dont sont constitués les gènes.

Les molécules d'ADN sont formées de chaînes de quatre éléments appelés bases, à savoir A (adédine), T (thymine), G (guanine) et C (cytosine).
La séquence des bases constitue un code déterminant le type de protéine produit par le gène et toute modification de cette séquence peut affecter le fonctionnement de la protéine codée.

La maladie de Huntington est due à une anomalie (mutation) d'un gène, appelé IT15 (ou gène Huntingtin), lequel, situé sur le chromosome 4, code pour une protéine, la huntingtine, dont les fonctions physiologiques sont encore mal connues mais on sait que cette protéine joue un rôle important dans le développement et la survie neuronale.

A l’état normal, cette protéine contient des répétitions d’un acide aminé, la glutamine ; répétitions CAG dont le nombre est inférieur ou égal à 26.
La mutation consiste en une expansion anormale d’une répétition de triplets CAG (codon correspondant à la glutamine) et rend toxique la protéine huntingtine mutée.
Ainsi, lorsqu'une personne a un gène huntingtin contenant un nombre de répétitions CAG supérieur ou égal à 40, celle-ci développera la maladie au cours de sa vie, et chacun de ses enfants aura un risque de 50% d'hériter du gène muté.
Entre 27 (inclus) et 39 (inclus) répétitions CAG, on parle de zone grise ( En savoir plus sur la "zone grise").

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La maladie de Huntington est une maladie autosomale dominante car :

- le gène associé à la maladie est situé sur un chromosome non sexuel ;
- et, la présence d'un seul allèle muté suffit à ce que la maladie se développe.

Lorsque l'un des deux parents possède l'allèle muté, la probabilité de le transmettre à son enfant est de 50%.
En effet, un individu possède chaque chromosome en double exemplaire. Si l’un des parents a un chromosome normal et un chromosome défectueux, il pourra transmettre à sa descendance l’un ou l’autre.
La maladie de Huntington ne "saute" pas les générations.
Elle touche indistinctement les femmes et hommes adultes, et les symptômes se manifestent généralement entre 30 et 50 ans.
Cependant, il arrive parfois qu'elle survienne au cours de l'enfance ou de l'adolescence (il s'agit d'une forme juvénile) mais également chez des personnes de 70 ans.

Lorsque la maladie se déclare chez une personne, le diagnostic clinique est souvent difficile et long à établir en raison des symptômes très variables selon les individus et pouvant se confondre facilement avec des troubles psychiques.
Il est généralement fait au cours de tests neurologiques et psychologiques.
Il doit être confirmé par un examen du cerveau (IRM) aux fins de vérifier si le noyau caudé et le putamen montrent des signes de mauvais fonctionnement (atrophie) ou par un test génétique (prise de sang).
Lorsque la maladie existe dans une famille, les personnes dites "à risque" ont la possibilité d'effectuer un test présymptomatique ( Article sur le test prédictif).

Michelle D.
Mise à jour le 24 avril 2011